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La vérité sur la vie de voyageuse à temps plein pendant 3 ans


Ça fait bientôt 3 ans et demi que je voyage presque à temps plein; que je n’ai pas de réel chez-moi, que ma vie réside dans des valises et que j’habite dans des maisons/appartements/chambre d’hôtel qui se succèdent dans des villes/pays différents.

Parmi ce tour de montagnes russes qu’est ma vie, il m’est arrivé de m’arrêter et de me demander, mais comment suis-je arrivée jusque là?

Automne 2014. Montréal. Je viens de finir mon baccalauréat. J’ai 22 ans et je me sens perdue. On m’avait dit « ça te prend absolument un diplôme ». Je l’avais, mon diplôme. Et puis après? Travailler? Dans un bureau? Pour le reste de ma vie? Pas question.

Dans cet univers québécois que je connaissais trop, j’étouffais. Il fallait que je quitte. Je voulais oublier pour un instant, ou du moins mettre de côté, ce monde trop familier, et sauter dans l’aventure ! Je rêvais de voir du paysage, rencontrer des gens différents, prendre du temps pour moi, apprendre, explorer, découvrir, m’amuser, rire tous les jours, bref tout le contraire de travailler 40 heures par semaines dans un bureau.

Fidèle à ma spontanéité impulsive, un matin, j’ai senti que c’était assez, et j’ai acheté un billet d’avion sans retour pour l’Australie. Puis, j’ai fait ma demande de permis de travail-vacances qui m’a été accordé en même pas 5 heures. En janvier 2015, je pars toute seule.

J’avais 700 $ dans mon compte de banque.

Certains voyageurs me disent qu’ils ont économisé 10 000 $ pendant 2 ans pour aller voyager pendant 1 an. Je suis partie 3 ans et je n’ai jamais économisé une cenne pour voyager. Quand le désir de liberté prend le dessus, l’argent devient soudainement dénué de sens. Et si le manque de moyens vient mettre des bâtons dans les roues du voyage, on trouve des solutions. (lire Gagner de l'argent en voyageant - Travailler à l'étranger)

Arrivée en Australie, tout s’est déroulé comme je l’avais rêvé; de belles rencontres, activités irréelles, liberté, emploi trouvé, exploration au maximum. Pendant les 3 premiers mois, je ne m’étais sentie aussi libre [et bien] de toute ma vie.

Puis, c’est là que c’est devenu addictif.

Pendant les 2 années suivantes, je ne pouvais plus arrêter de voyager. Pour vous donner un aperçu, voici les pays que j’ai visités :

- Australie - Nouvelle-Zélande - Îles Fidji - Indonésie - Thailande - Laos - France - Suisse - Italie

- États-Unis - Angleterre

- Pays-Bas - Mexique

Parmi les trips de camping en caravane, les partys sur la plage, nouveaux amis étrangers, délices européens, journées de plongée sous-marine sur les barrières de corail, trips sur des îles désertes, bungee, saut en parachute, name it, ma vie était un rêve devenu réalité. Au travers de ce tourbillon, il est arrivé un moment ou je me suis dit que je n’allais jamais rentrer chez moi et que j’allais voyager toute ma vie.

Évidemment je suis rentrée chez moi quelques fois entre temps. Mais même rendue à la maison, je continuais à vivre ma vie de voyageuse; nomade, sans domicile fixe, en louant des airbnbs à Montréal ici et là. J’avais appris à renier l’ennuyante vie de sédentaire, et je ne voulais pas retourner en arrière.

Mais la vérité c’est que ce mode de vie n’est pas aussi beau qu’il en a l’air. Toujours dans mes valises, en constante adaptation, jamais vraiment confortable, honnêtement, après 3 ans, je me suis tannée. Je m’étais libérée. J’avais atteint mon rêve. Une fois avoir vécu cette expérience magique, c’est comme si je cherchais un nouveau rêve. Je pense que c’est comme tout objectif, quand on l’atteint, on se demande, et puis après? What’s next?

Presque 4 ans en constant déplacement, ça te change. Ça te fait voir des choses que tu n’aurais jamais pensé voir, surtout à l’intérieur de toi-même. Je ne suis plus la même personne que celle que j’étais en 2014. Aujourd’hui, je rêve de mon chez-moi à moi de passer du temps avec mes proches et de profiter du Québec. On le tient pour acquis souvent, mais il ne faut pas oublier qu’on est bien chez nous.

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